Alicja Kwade, « Dusty Die » à M Leuven

10.10.2025 – 22.02.2026 – Conférence de presse le mercredi 8 octobre 2025

‘In Ewig den Zufall betrachtend’, Alicja Kwade, 2014 © Alicja Kwade, courtesy de l'artiste

DOSSIER DE PRESSE

Commissaire: Eva Wittocx - Commissaire-assistant: Ralph Collier

M Leuven est fier d’annoncer la première exposition individuelle en Belgique de l’artiste polonaise-allemande de renommée internationale, Alicja Kwade. À partir du 10 octobre prochain, le musée consacre sept salles à son œuvre monumentale et poétique. Cette exposition constitue le point d’orgue de notre programme d’automne et s’inscrit dans le cadre de la célébration des 600 ans de l’Université KU Leuven.

« L’exposition s’inscrit dans le cadre des célébrations des 600 ans de la KU Leuven et dans l’aspect réflexif de cet anniversaire : comment la science, le temps et la compréhension humaine se rapportent-ils les uns aux autres ? L’œuvre de Kwade propose une réponse à la fois poétique et critique à cette question. » – Bert Cornillie, échevin de la Culture et président du conseil d’administration de M Leuven

Kwade crée des installations qui suscitent réflexion et émerveillement. Ses sculptures et ses interventions dans l’espace (public) estompent les frontières entre l’art et la science, la raison et l’intuition. Reflets, récurrences et mélanges de matériaux naturels et d’objets utilitaires nous invitent à réfléchir à la manière dont nous percevons, comprenons et structurons le monde. Son œuvre soulève des questions fondamentales, telles que : qu’est-ce que la réalité ? Qu’est-ce que le temps ? Que signifie savoir ? Sa recherche s’inscrit dans le thème des célébrations des 600 ans d’existence de l’Université de Louvain, 'The Poetics of not knowing' [La poétique du non-savoir], ou la pensée que la science ne s’articule pas uniquement autour de la connaissance, mais tout autant autour du doute, de l’imagination et de l’inconnu.

L’exposition à M Leuven présente à la fois une sélection de ses œuvres récentes et de nouvelles installations que l’artiste a conçues spécialement pour l’occasion

Une artiste à la dimension internationale

Alicja Kwade (°1979, Katowice, Pologne) vit et travaille à Berlin. Sa renommée internationale s’affirme en 2017, lors de sa participation à la 57e Biennale de Venise où elle a présenté deux œuvres : 'WeltenLinie' (2017), une installation labyrinthique en acier, miroir, pierre, bronze, aluminium et bois qui se situait en fin de parcours à l’Arsenal et qui a fait forte impression, et 'Pars pro Toto' (2017), une œuvre composée de treize grandes sphères en pierre provenant de différentes parties du monde, exposée à l’extérieur, sur le quai de l’Arsenal – une réflexion poétique sur la matière, la gravité et la perspective.

En 2019, le Metropolitan Museum of Art de New York lui a passé sa prestigieuse commande pour son toit-terrasse – Roof Garden commission. Kwade y a répondu par la réalisation de l’œuvre 'ParaPivot', une installation composée de structures en acier dans lesquelles des pierres massives, en équilibre apparemment précaire, semblent flotter. L’œuvre invite à réfléchir à notre place dans l’univers.

Plus récemment, Kwade a présenté l’exposition individuelle 'Die Notwendigkeit der Dingen' [La nécessité des choses] au Musée Voorlinden (Pays-Bas).

À propos de « Dusty Die », le titre de l’expo

Dusty Die associe deux mots qui renvoient autant à la matière qu’au destin. Dusty évoque l’image de quelque chose de poussiéreux, d’enrayé ou d’inerte. La poussière est en outre un symbole séculaire de fugacité et d’écoulement du temps. Ashes to ashes, dust to dust. En même temps, la poussière joue un rôle essentiel dans notre perception de l’univers : sans particules de poussière et d’aérosols microscopiques dans l’air, le ciel ne serait pas bleu et on ne percevrait que le noir du cosmos. Ce sont précisément ces particules qui diffusent la lumière et donnent au ciel sa couleur.

Die peut être interprété de deux façons : en tant que substantif qui fait référence à un dé à jouer – un objet qui évoque la chance, le hasard, la probabilité et le destin. Ce qui fait écho à la célèbre citation d’Albert Einstein, Gott würfelt nicht, Dieu ne joue pas aux dés, dans laquelle il exprime son doute sur le hasard pur comme principe régissant l’univers. Ici, il s’agit cependant moins de jeu de dés et bien plus de mathématiques, de cosmos et de système imprévisibles qui façonnent notre réalité.

Ensemble, les mots dust et die constituent le titre d’une exposition qui va du microscopique au cosmique : de la poussière de notre atmosphère au dé à jouer comme symbole du destin. Un titre qui relie la réalité directe, poussiéreuse avec l’espace au-delà de notre atmosphère, ainsi qu’avec d’autres œuvres d’Alicja Kwade, telles que la salle peinte en bleu outremer – la couleur du lapis-lazuli – dans laquelle pigments et cosmos se rejoignent.

Nouvelles créations sur mesure pour M Leuven

« Nous sommes ravis que M Leuven puisse présenter la première exposition individuelle d’Alicja Kwade en Belgique. Son œuvre parvient à traduire, de manière extrêmement plastique et tangible, des questions philosophiques qui portent sur le temps, la réalité et la perception. » – Eva Wittocx, commissaire de l’exposition.

Pour l’exposition à M Leuven, Kwade réalise de nouvelles œuvres. Pour 'Blue Days Dust', l’artiste transforme la salle en un espace immersif, entièrement peint en bleu outremer, avec de la peinture qui contient de véritables pigments de lapis-lazuli. Au centre trônera un gigantesque bloc de lapis-lazuli d’un poids de 2 180 kilos.

Le lapis-lazuli est une pierre d’un bleu profond dont on extrait, depuis l’Antiquité, le pigment outremer. Le minéral était – et est toujours – extrait dans la région de l’actuel Afghanistan. De là, il s’est répandu à travers toute l’Europe par la route de la soie. Un kilo de lapis-lazuli donne à peine 20 à 30 grammes de pigments d’outremer, ce qui le rendait donc très cher. Au Moyen-Âge et à la Renaissance, il était même plus précieux que l’or ! Cela fait qu’on le réservait à la reproduction de saints, et en particulier, au manteau bleu de la Vierge Marie. À partir du XIXe siècle, des variantes synthétiques ont émergé.

Kwade considère l’installation comme une capsule temporelle qui nous ramène à des processus géologiques de plusieurs millions d’années. En même temps, elle souhaite nous faire réfléchir à la manière dont nous attribuons une valeur aux objets et aux matériaux, tels que les pierres précieuses. Une valeur qu’elle-même ne conçoit pas comme absolue, mais comme culturelle.

Autres œuvres

L’autre œuvre de l’exposition – encore en chantier – s’intitule 'Sub-stance'. Il s’agit d’une installation composée de cadres en acier, de miroirs et d’objets divers, une variante de la célèbre 'WeltenLinie' présentée pour la première fois à la Biennale de Venise en 2017 et par la suite au Musée Voorlinden.

Kwade présentera également de nouveaux 'Superheavy Skies', d’impressionnants mobiles flottants bien que massifs, auxquels sont suspendus des blocs rocheux de tailles différentes et qui, en dépit de leur poids, semblent suspendus dans l’espace.

L’exposition comprendra en outre des œuvres vidéo et des dessins de l’artiste.

Un avant-goût dans l’espace public

Dans le parc municipal de Louvain, Kwade expose une œuvre, 'Carriers' (2025), dans le cadre du parcours artistique And So, Change Comes in Waves.

Un cercle de chaises soutient un roc. Les chaises, des copies de celles que l’artiste a collectées dans plusieurs facultés et bâtiments de la KU Leuven, dans des amphithéâtres, des salles de professeurs et même dans le salon historique du recteur, représentent l’ensemble des strates de la communauté universitaire.

‘Carriers’, Alicja Kwade, 2025, photo © Marijke ‘T Kindt pour M Leuven

Cette œuvre symbolise avec force et tangibilité le poids du non-savoir : le roc incarne le manque de connaissances scientifiques. La science fait en effet face à des défis mondiaux de plus en plus colossaux auxquels il n’existe pas (encore) de réponses. Parallèlement, la connaissance pas encore acquise est le moteur de la recherche scientifique et la plus grande source d’émerveillement.

Kwade souligne ainsi que le non-savoir est porté par un groupe de personnes diverses, allant de scientifiques à des gestionnaires et des administrateurs, en passant par des étudiants et des membres du personnel de soutien. Ce n’est que grâce à leurs efforts collectifs que l’université peut mener des recherches, approfondir et partager des connaissances. La science est avant tout le fruit de travail humain : une quête permanente, faite de succès et d’échecs.

Bio

Alicja Kwade est née à Katowice, en Pologne. Elle est la fille d’un spécialiste en sciences culturelles. Lorsqu’elle avait huit ans, sa famille a fui vers l’Allemagne de l’Ouest. En 2005, elle a obtenu son diplôme en sculpture à l’Universität der Künste à Berlin, où elle vit et travaille désormais.

Précédemment, elle a exposé, entre autres, au Louisiana Museum of Modern Art (Danemark), à la Whitechapel Gallery (Londres), au MIT List Visual Arts Center (États-Unis), au Hamburger Bahnhof (Berlin), à l’Espoo Museum of Modern Art (Finlande), au Lehmbruck Museum (Duisbourg), à la Fondation Langen (Neuss) et à la Haus Konstruktiv (Zurich).

Sa participation à la 57e Biennale de Venise, en 2017, et son installation temporaire 'ParaPivot' sur le toit-terrasse du Metropolitan Museum of Art de New York deux ans plus tard lui ont valu une reconnaissance internationale.

Des œuvres de Kwade ont intégré d’importantes collections publiques, comme celles du Centre Pompidou (Parijs), Hirshhorn Museum (Washington), LACMA – Los Angeles County Museum of Art, Mudam – Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean (Luxemburg) en mumok – Museum Moderner Kunst Stiftung Ludwig (Wenen).

Matériel visuel

INFORMATIONS PRATIQUES

Alicja Kwade
10 octobre 2025 - 22 février 2026

Vernissage, le jeudi 9 octobre 2025

Conférence de presse, le mercredi 8 octobre 2025

CONTACT PRESSE

Sur demande, l’assistant-commissaire Ralph Collier expliquera l’exposition.

À l’occasion de l’exposition, une publication paraîtra.

En parallèle de l’exposition Kwade, M Leuven présente 'À la poursuite de la connaissance', une exposition de chefs-d’œuvre des collections d’études de la KU Leuven.

BILLET COMBINÉ

Cet automne, trois expositions se tiennent à Louvain dans le cadre des célébrations des 600 ans de la KU Leuven. Outre l’exposition individuelle d’Alicja Kwade, nous programmons l’exposition 'À la poursuite de la connaissance' à M Leuven, tandis que la bibliothèque universitaire accueille l’exposition 'Les Routes de la connaissance'. Pour ces événements exceptionnels, nous lançons un billet combiné. Ce billet combiné vous donne accès à M Leuven ('À la poursuite de la connaissance' et l’exposition individuelle d’Alicja Kwade) ainsi qu’à la bibliothèque universitaire, où vous pourrez découvrir l’exposition 'Les Routes de la connaissance'.

Prix : tarif préférentiel de 19 euros (au lieu de 24 euros)

Alicja Kwade | M Leuven
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M Leuven

 

 

 

 

 

 

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