L'art du jeu

Twisted strings mêle les œuvres de Katrien Vermeire et celles de la collection Cera

Figures en ficelles, aquariums empilés, lignes reliant une nuée de pigeons, brins de cotons tressés ou orange en train d’être pelée.  Ce ne sont que quelques exemples illustrant le regard ludique que portent les artistes sur le monde. Dans l’exposition Twisted Strings, tout tourne autour de ce jeu de formes, de couleurs et de lignes. Pour la monter, le musée M a sélectionné 8 artistes de la collection Cera : Amédée Cortier, Jo Delahaut, Lili Dujourie, Ann Veronica Janssens, Walter Leblanc, Caroline Van Damme, Dan Van Severen et Philippe Van Snick. M a invité Katrien Vermeire à exposer ses nouvelles œuvres, qui entrent en dialogue avec celles de la collection.

De l’art dans les doigts

Le jeu qui consiste à tendre une ficelle entre ses doigts pour créer des formes existe depuis des siècles. Fascinée par cette tradition, Katrien Vermeire (°1979) a entrepris de l’explorer. « Les figures en ficelle sont comme un langage.  Chaque culture possède ses propres variantes. Mais elles ne sont pas uniquement réservées aux enfants. Les figures ont aussi un sens plus large dans la religion, l’astrologie et la mythologie. » Par une série de photos et un film 16 mm, Katrien Vermeire montre les mouvements décoratifs et rythmiques des ficelles, mais aussi la poésie des figures et modèles. Les images qui se succèdent sont comme une histoire sans mots, tout comme les figures en ficelles.

La trace du jeu dans la collection Cera

M a choisi 25 œuvres de 8 artistes belges de la collection Cera, une collection d’art contemporain belge prêtée à long terme au musée.  Les formes et les lignes sont au cœur des œuvres choisies.

Ann Veronica Janssens (°1956)  est célèbre pour ses sculptures fragiles réalisées dans des matériaux simples, transparents et réfléchissants.  Dans Bain de lumière (1998), installation d'aquariums empilés devant une fenêtre, le paysage se reflète de manière inversée.

Le langage plastique de Philippe Van Snick (° 1946) s’inscrit dans l’art conceptuel. Il cherche par ailleurs des manières d’ordonner ses observations quotidiennes, par exemple en reliant des points par des lignes pour former des figures.  Les œuvres (0-9) Stoel (1975) et Duif en duiven (1974) en sont de beaux exemples. Philippe Van Snick tend 10 fils de fer entre les pieds d’un tabouret ou relie des pigeons en plein vol par de fines petites lignes, comme dans un jeu d’enfant. 

Pionnière de la vidéo artistique belge, Lili Dujourie (1941) montre dans Koraal comment ses mains pèlent une orange. Avec élégance, les mains effectuent un geste du quotidien. Les quartiers disparaissent de l’image jusqu’à ce que tout le fruit ait disparu. En agrandissant ce geste quotidien, Lili Dujourie lui donne une dimension sacrée tout en portant la réflexion sur la destruction d’une forme et sur l’éphémère.

Amédée Cortier (1921-1976) et Dan Van Severen (1927-2009) ont tous deux évolué de l’expressionnisme à la peinture abstraite. Pour Amédée Cortier, couleur et forme devaient « fusionner » dans un tableau. Les aplats de couleur gagnant en importance, son travail évolue vers la monochromie. Le musée M présente trois panneaux monochromes laqués avec un léger relief, datant de sa dernière période.  Quant à Dan Van Severen, dans sa quête de l’essence des choses, il a cherché une manière d’atteindre une expression maximale avec un minimum de moyens. C’est ainsi qu’il en est arrivé à la croix, qu’il considère comme une forme universelle. À partir de là, elle est devenue l’élément clé de ses compositions, comme on le voit dans cette exposition.

Jo Delahaut (1911-1992) est une des figures clés de la peinture géométrique abstraite en Belgique. Bien que son œuvre se caractérise principalement par les formes géométriques, dans Germination, des lignes tortueuses parcourent la toile.

Les tableaux de Caroline Van Damme (°1955) donnent l’impression d’avoir été peints avec une règle. Les lignes blanches traversent les tableaux soigneusement composés de plusieurs couches d’acrylique. Ces tableaux sont souvent précédés de plusieurs années d’étude. M présente une sélection d’esquisses et de tableaux. 

Pour les Twisted Strings de Walter Leblanc (1932-1986), des brins de coton tressés sont tendus sur une surface monochrome. L’œuvre semble vibrer devant les yeux du public. L’œuvre joue ainsi de manière magistrale avec les ombres : celles des visiteurs, celles du coton ou encore celles projetées par le soleil dans sa course diurne. Avec cette forme d’art optique, Walter Leblanc fait partie de l’avant-garde internationale.

Pavillon en ficelle

Un pavillon en ficelle se trouve dans la salle 18. On peut s’y plonger dans la littérature consacrée aux figures en ficelle, se lancer dans une tâche à accomplir sur le thème des lignes et des formes, ou encore réaliser une grande figure en ficelle. Le dimanche 28 août, à l’occasion de Louvain sans voitures, le musée sera accessible gratuitement et, en plus des activités familiales, vous pourrez voir la vidéo ‘Der Kreislauf’ de Katrien Vermeire.

Infos pratiques

Curator: Tine D’haeyere

Twisted Strings:  24.06.16 >< 04.09.16  au M-Museum Leuven

 

Dossier de presse (pdf)

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Liste des oeuvres (pdf)

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Veerle Ausloos

Presse et communication, M - Museum Leuven

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